UNE RÉSISTANCE CHRÉTIENNE ?
Il n’a fallu que quelques années, de 711 à 719, pour que Tariq Ibn Zyad et Moussa Ibn Noucaïr dominent l’ensemble de l’ancien royaume wisigothique. Toutefois, le Nord avec son relief abrupt, notamment la cordillère Cantabrique et les Pics d’Europe, opposent une résistance malgré de nombreuses expéditions.
Ainsi en 722, dans cette région montagneuse, et plus particulièrement à Covadonga, une petite troupe dirigée par Pelage, un aristocrate wisigoth, se refugie dans les montagnes et finit par défaire l’armée omeyade envoyée contre elle. Cette première victoire, après des années de défaites, est aujourd’hui célébrée par certains comme le début de la Reconquista chrétienne. Toutefois elle apparait plutôt comme la rébellion de « Montagnards » opposés fièrement à toute domination d’un pouvoir central qu’il soit romain, wisigoth, chrétien ou musulman.
Dans les chroniques arabes, de nombreux auteurs n’évoquent même pas Covadonga. Ibn Khaldun, peut-être le plus grand historien en langue arabe, explique la défaite de Covadonga très simplement. Pour ce grand penseur, ces montagnes du Nord n’étaient que des zones « pauvres » comparées notamment aux riches vallées de l’Èbre ou du Guadalquivir. Elles n’étaient peuplées que de tribus de « Montagnards » rustres, fiers et difficilement contrôlables. L’empire omeyade n’avait donc aucun intérêt, notamment en termes de prélèvement fiscal, à mobiliser ses forces contre un Territoire rebelle sans valeur et ne représentant aucun danger.